Le Japon a une quantité incroyable de techniques textiles pour enrichir notre créativité. Le sashiko en est une et donne à la broderie une touche à la fois raffinée et sobre. En utilisant seulement un fil d’une couleur et le point en avant, elle va ravir les accros du minimalisme. En plus, le sashiko permet de recycler notre garde-robe. Si vous avez de vieux vêtements à rapiécer (surtout des jeans), c’est le bon moment d’essayer cette technique qui donnera une touche originale à vos habits.
Comment est apparu le sashiko ?
On ne connait pas l’origine exacte de la technique du sashiko, mais on sait qu’elle était utilisée dans le milieu rural du Japon, pour renforcer ou raccomoder un vêtement avec l’aide d’une pièce de tissu superposée sur la déchirure d’un vêtement. C’était également une méthode utilisée pour, matelasser les habits et les rendre plus chauds.
Cette pratique s’est répandue sous l’ère Edo dans les classes populaires en ville pour repriser les vêtements. Le sashiko prend progressivement un valeur esthétique et décorative. En effet, les tissus à cette époque devaient rester dans les tons sobres (souvent l’indigo), ils étaient donc embellis de motifs brodés au fil blanc ou écru.
Les motifs traditionnels représentés sont géométriques et en rapport avec la nature. On retrouve ainsi différents termes japonais pour désigner le motif de broderie comme “Uroko“, qui signifie “écailles de poissons”, “Asa no ha” signifiant “feuille de chanvre”, “Kaki no hana” qui veut dire “feuille de kaki” ou encore “Matsukawa-bishi” signifiant “écorce de pin”. Ce ne sont ici que quelques exemples car des motifs de sashiko, il en existe de nombreux et variés.
Pour essayer le sashiko
Le matériel
Le sashiko se fait sur un tissu en coton ou en lin avec un fil de couleur blanche. On peut également utiliser des fils de couleurs différentes, mais traditionnellement les motifs sont blancs sur fond bleu (indigo). Pourquoi indigo ? Parce que c’était la couleur par excellence au Japon, que l’on utilise également pour le shibori (technique de teinture). La culture de l’indigo est un savoir-faire ancestral au Japon et notamment dans la région de Takushima.
Il existe des fils spéciaux pour le sashiko qui sont plutôt épais et mat, mais il est également possible d’utiliser des fils à coudre.
Les aiguilles ont la particularité d’être longues pour effectuer plusieurs points en même temps.
Il est bien de se munir d’un dés à coudre pour faire de la broderie. Il en existe d’ailleurs un spécifique pour le sashiko, le yubinuki. En métal ou en cuir il assure un confort optimal et permet de ne pas se blesser.
La technique
Le sashiko (qui veut dire “petits points” en japonais) est une technique qui permet d’utiliser moins de fil que dans les broderies traditionnelles. Il s’agit de réaliser un point avant, c’est-à-dire de piquer l’aiguille de droite vers la gauche. Il faut être précis et réaliser des points réguliers. Grâce à l’aiguille longue, on peut effectuer plusieurs points à la fois et ainsi gagner du temps. Il faut ainsi broder les lignes en continue pour plus de régularité.
Pour ne pas se tromper en brodant, le mieux est de tracer au préalable le motif sur le tissu avec un crayon de couture pour avoir des repères.
Pour croiser les lignes, il est important de faire passer l’aiguille en dessous de l’ouvrage au moment du croisement pour que les fils n’apparaissent pas l’un sur l’autre.
Ainsi il y a quelques règles à respecter dans la technique du sashiko mais cela semble rester une technique de broderie assez simple et parfaite pour les débutantes comme moi. C’est idéal pour donner une petit coup de peps à votre vieux jean troué ou embellir votre linge de maison. De plus il existe des kits débutants pour se lancer, alors je crois que c’est le moment d’essayer.