Technique de teinture textile, le shibori permet de donner une touche d’originalité et estivale aux vêtements et au linge de maison avec peu de matériel et une multitude de possibilités.
Les origines du shibori
C’est dans le Japon du VIIe siècle que l’on date les premières traces de tissus teints en suivant le processus de shibori.
Le shibori se caractérise par la couleur indigo. Cette couleur est principalement utilisée car la culture de la renouée des teinturiers (plante d’où provient la teinture indigo) s’est developpée dès le IVe siècle au Japon.
On retrouve aussi des techniques de teinture à réserve dans d’autres pays comme le Pérou, l’Inde, l’Indonésie, la Chine ou la continent africain. Le matériel et les méthodes variant en fonction de l’environnement. En plus de la méthode par compression, une autre technique est très répandue dans ces pays : le batik, qui consiste à faire une teinture de réserve à la cire.
Dans les années 60/70, la technique du shibori revient en force aux Etats-Unis et dans les pays occidentaux avec la mode du « tie and dye » (nouer et teindre) dans le milieu hippie.
Qu’est-ce que le shibori ?
Le terme shibori vient du japonais « shiboru » qui veut dire comprimer. On comprime le tissu en le serrant et en le tordant afin que la teinture ne prenne pas sur certaines parties. On parle souvent de la technique tie and dye qui consiste à nouer le tissu. Mais le shibori est bien plus que cela car il propose d’autres techniques notamment de couture. On obtient ainsi une grande variété de motifs géométriques.
Une fois le tissu ligoté, il est plongé dans un bain de teinture. La couleur ne prendra pas au niveau de la réserve, partie nouée et compressée de l’ouvrage. On peut aussi teinter le tissu en utilisant la méthode du tamponnage. Ainsi avec un tampon on applique la couleur sur les différentes partie du tissu, cela permet d’utiliser des couleurs différentes.
La teinture utilisée est souvent le bleu indigo, mais on peut aussi utiliser d’autres colorants comme les teintures naturelles pour multiplier les options. La couleur varie également en fonction du type de tissu.
Les différents procédés de réserve
Il existe dans le shibori différents procédés de réserve.
Kanoko shibori
La plus connue. Elle consiste à nouer le tissu avec des élastiques ou du fil sur certaines parties pour obtenir un motif. Cette technique a le vent en poupe dans les années 70. Elle est reprise sous le nom de tie and dye aux États-Unis. Un dérivé de cette technique le ne-maki shibori, qui consiste à mettre une bille ou un caillou dans le tissu et nouer ensuite.
Itajime shibori
La technique s’élabore en faisant des plis en accordéon dans le tissu soit sous forme carrée ou rectangulaire. Le tissu est ensuite replié sur lui même et pressé entre des plaques ou des petits batonnets.
Suji shibori
Dans cette technique il s´agit de replier le tissu à la main en accordéon sur la longueur. Le tissu est ensuite fixé avec du fil afin de maintenir les plis, de sorte que seules les extremités soient en contact avec la teinture.
Kumo shibori
Le tissu est relevé en forme de petites poches qui sont ensuite liées sur toute la longueur par du fil.
Arashi shibori
Consiste à maintenir le tissu en diagonale sur un baton ou un rouleau à l’aide de fil. Une fois le bain de teinture terminé, le tissu ayant été fermement maintenu sur le rouleau ne sera pas coloré au niveau des ligatures. Un motif de lignes en diagonale se forme, qui peut rappeler une pluie abondante (« arashi » voulant dire tempête en japonais).
Miura shibori
Il s’agit ici de soulever le tissu avec un crochet et d’enrouler un fil autour en deux fois. Dans cette technique aucun noeud n’est fait, c’est la pression du fil qui maintien le tissu.
Nui shibori
Un des plus fastidieuse, qui est une technique de réserve par couture. Il s’agit de coudre à la main le tissu puis tirer les fils afin que se forment des plis. La forme des coutures permet ainsi de créer des motifs spécifiques.
Pour finir
Le shibori offre ainsi une grande variété de techniques proposant des motifs géométriques et divers. On peut contrôler le rendu ou laisser la place au hasard, ce qui donne un côté magique à cet art textile.
Vous avez déjà essayé le shibori ? N’hésitez pas à nous le faire partager dans les commentaires.